Trois questions à Dan Kersch

"Ce gouvernement a tenu sa promesse"

Interview: Le Jeudi (Maurice Magar)

Le Jeudi: Après cinq ans de discussions, la CGFP attendait de pied ferme le nouveau statut et l'accord salarial.

Dan Kersch: Ce gouvernement a tenu sa promesse. Il s'était engagé à respecter l'accord négocié. De plus, nous avons réagi en un temps record pour revoir la copie à la suite des 110 oppositions formelles prononcées par le Conseil d'État. C'est un signe politique pour montrer que nous respectons nos engagements. Surtout parce que les fonctionnaires avaient proposé eux-mêmes de retarder l'entrée en vigueur du nouvel accord salarial afin de participer à l'effort d'assainissement des finances. La réforme permettra d'améliorer encore la performance de notre service public, qui est déjà l'un des meilleurs.

Le Jeudi: La CGFP estime que la mise en oeuvre sera difficile et qu'il reste des points flous. Qu'en dites-vous?

Dan Kersch: S'il y a des choses à améliorer, nous nous en occuperons. Cela demandera certainement beaucoup de travail. Dans les semaines qui viennent, je rencontrerai les chefs d'administration pour discuter des modalités. Il est important pour moi de préciser que les mesures comme la gestion par objectifs ou l'évaluation des fonctionnaires ne sont pas pensées dans un esprit punitif, mais dans l'idée d'améliorer le service public. La CGFP, qui est de loin le syndicat le plus représentatif du secteur public, reste évidemment un interlocuteur privilégié.

Le Jeudi: Que vous inspirent les critiques de Gary Kneip?

Dan Kersch: C'est une provocation que je ne comprends absolument pas. Nous avons renoué le dialogue social et nous essayons de rendre ses lettres de noblesse au Conseil économique et social. Que le vice-président de cet organe se permette une telle sortie, même s'il s'agit d'une opinion personnelle, met en péril l'émergence du dialogue. Comme il vise en particulier les enseignants, je tiens à dire que le gouvernement soutient l'école publique pour garantir l'égalité des chances. Oubliez Monsieur Kneip, il ne connaît rien au statut, tout ce qui l'intéresse c'est d'empêcher que les acquis des fonctionnaires ne deviennent la norme dans le privé. Mais en tant que patron, il devrait savoir que des salariés motivés sont plus productifs et que des sociétés privées s'inspirent de mesures comme la protection juridique, le travail à mi-temps ou encore le congé plus flexible pour améliorer les conditions de travail des salariés. Ces conditions expliquent aussi la qualité du service public. Gary Kneip a une vision très hiérarchisée et obsolète du monde du travail. 

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